Prévention des risques psychosociaux en entreprise (RPS)
Avant de parler de prévention, il est nécessaire de définir ensemble ce que sont les risques psychosociaux (RPS). Pour cela, nous allons nous appuyer sur la définition de l’ANACT* :
« Le champ psychosocial renvoie à des aspects psychologiques de la vie sociale au travail. Les troubles psychosociaux (stress, violence…) apparaissent lorsqu’il y a un déséquilibre dans le système constitué par l’individu et son environnement de travail. Les conséquences de ce déséquilibre sont multiples sur la santé physique et psychique. […] La notion de risque doit s’entendre comme la probabilité d’apparition du trouble psychosocial ayant pour origine l’environnement professionnel. »*
Pour agir sur la prévention des RPS, il faut donc repérer les facteurs de déséquilibres existants au sein de l’entreprise et identifier les actions à mettre en œuvre pour retrouver un équilibre.
La mise en place d’une démarche de prévention a pour objectif de limiter l’apparition des troubles consécutifs à la confrontation aux RPS en milieu professionnel.
Lorsque ces risques sont existants dans l’environnement de travail, ils se manifestent chez les salariés par différents troubles :
- stress chronique
- fatigue
- épuisement professionnel (burn out)
- troubles du sommeil
- troubles du comportement
- conflit dans la relation aux autres
- différentes formes d’addiction (tabac, alcool, drogue, …)
- développement des maladies psychiques, dépression et même suicide dans les cas les plus graves.
Les RPS ont également un impact sur le travail collectif. En effet, des tensions peuvent apparaître entre les salariés, les relations peuvent se dégrader entre services et des conflits de buts peuvent entraîner des réponses inadaptées comme l’apparition de violences internes et externes (harcèlement, brimades, insultes…).
Au fil du temps, il pourra y avoir un désengagement de la part des salariés au travail. En conséquence, on pourra noter un accroissement de l’absentéisme, un turn over significatif, une augmentation des accidents de travail, des maladies professionnelles, une dégradation du climat social notamment.
Il est indispensable d’intervenir avant que l’entreprise soit pénalisée dans son bon fonctionnement interne, sa performance économique soit altérée et qu’il y ait une atteinte de son image.
Pour cela, il existe 3 niveaux de prévention des RPS à mettre en œuvre **:
La prévention primaire :
« Ce niveau de prévention vise à éliminer – à défaut réduire significativement – les causes à l’origine des risques psychosociaux. La plupart de ces causes sont présentes dans l’organisation du travail et de l’entreprise. S’il n’est pas possible de les supprimer, comme le préconise le Code du Travail dans ses principes généraux de prévention, il importe de chercher à les réduire.
Selon les entreprises et les histoires professionnelles des salariés, ces causes apparaissent comme des tensions entre les attentes des salariés et l’organisation du travail. Les principaux éléments de cette organisation sont par exemple : les rythmes et le temps de travail, les objectifs et la qualité, les relations professionnelles, les évolutions des compétences et la responsabilité, les exigences de prestation et les moyens au rendez-vous…
Pour appréhender ces tensions, il est nécessaire de conduire une analyse en explorant le fonctionnement de l’entreprise (ou d’une de ses parties) : le travail concret des salariés, les modalités d’organisation et de fonctionnement, la politique des ressources humaines, les objectifs de travail et les compétences réellement mises en oeuvre, les relations de travail et relations sociales, l’histoire de l’entreprise et de ses salariés, les types de changements vécus et les perspectives… »
La prévention secondaire :
« Ce niveau de prévention cherche, dans une situation de risques déjà établie, à donner aux salariés les moyens de faire face efficacement au stress et aux différents risques psychosociaux. Ce niveau ne supprime donc pas la cause des problèmes, mais en limite les effets.
C’est naturellement une forme de prévention utile, mais insuffisante. A terme, elle trouvera rapidement des limites devant la multiplication de situations problèmes auxquelles les salariés devront faire front. Une des conséquences néfaste est finalement d’accepter les tensions excessives du fait du travail et de ne plus percevoir une capacité d’agir et de changement positif. Les actions en prévention secondaire peuvent être individuelles ou collectives, s’adresser à quelques personnes ou la totalité des salariés. Pour être pertinentes dans le long terme, elles sont mises en oeuvre en compléments d’une prévention primaire. »
La prévention tertiaire :
« Cette forme de prévention recherche à apporter de l’aide aux salariés en souffrance psychologique. Ces salariés sont donc (ou ont déjà été) exposés à des RPS et voient leur santé dégradée du fait de cette exposition. Cette dégradation peut être plus ou moins grave, mais l’entreprise se préoccupe dans ce cas de réparer les conséquences. Elle en a effectivement l’obligation : prise en charge au niveau du travail pour maintenir en emploi et dans de bonnes conditions le salarié.
Les actions alors réalisées doivent permettre de diminuer la détresse des personnes et d’améliorer leur santé. Il ne s’agit bien sûr pas d’accabler chaque personne en systématisant une forme de responsabilité individuelle dans l’apparition de ces troubles.
Cette forme de prévention, centrée sur les personnes en difficulté, est nécessaire. Pour être efficace, elle doit toujours être complétée par une prévention primaire (action sur les causes). Si ce n’est le cas, le risque pour l’entreprise est de voir se multiplier les cas douloureux, et d’épuiser le recours à des réponses individuelles. »
Je vous propose de nous rencontrer afin d’échanger sur la prévention des risques psychosociaux au sein de votre entreprise dans le but de mettre en œuvre la solution adaptée à votre situation. J’interviens aussi bien dans le Vaucluse (Avignon, Carpentras, Orange…) en région PACA ainsi que la France entière.
* Définition issue de l’ARACT Martinique « Elvie, un outil de diagnostic et de prévention des RPS au travail ».